Il était une fois...

Originaire de Chine : l'homme est en fait d'origine sud américaine, ca se voit sur sa photo;j'ai dû fuir ma tribu après avoir reçu des menaces de mort pour avoir importé et traduit en malien toute la bibliographie de Bernard-Henri Lévy. Arrivé à Paris, j'ai subi un nombre conséquent d'histoires sans lendemain et ai donc décidé de m'inscrire sur ce site pour, comme 99% des mecs, feindre de vouloir trouver l'amour alors que c'est que du mytho.

Normalement, j'ai déjà dû perdre quelques lectrices. Continuons.

Qui je suis ? Mmh... Dans la rue, on me dit souvent : « wesh t'as pas une clope ? » Du coup ça ne m'aide pas beaucoup. Mon prof de Français en classe de première, même s'il m'aimait bien parce que j'avais écrit le meilleur poème de la classe, disait que j’étais un manipulateur pervers. Mes amies me trouvent mignon, drôle et intéressant, mais aucune ne veut coucher avec moi, du coup je les soupçonne de mentir.

Ma maman aussi me trouve mignon, drôle et intéressant, sauf quand j'ai un nouveau piercing ; mais de toute façon je viens de parler du fait de vouloir coucher avec mes amies, vous avez donc probablement arrêté de lire.

(Sinon en termes de mots-clés, j'aurais dit : musicien-neohippie-squatteur-métalleux-sociologue-caméléon-toussa-toussa.)

Pour lâcher mes dernières lectrices qui suivaient encore, voici une histoire longue et potentiellement ennuyeuse (z’êtes prévenues, venez pas chouiner) : un soir de juillet, j’ai rencontré une finlandaise très jolie lors d’un festival en République Tchèque. C’était probablement la plus jolie fille du festival d’ailleurs. C’était peut-être parce qu’elle était finlandaise. Bref, c’est elle qui m’aborde (comme c’est souvent le cas), elle avait un peu bu, moi aussi, on parle beaucoup, elle est intelligente et pour obtenir ce petit éclat non-assumé dans ses yeux je décide de la faire rentrer en backstage (on profite du système comme on peut hein).

On boit des pintes de vin blanc/grenadine, on finit par faire l’amour entre deux voitures, on rigole, tous nos gestes sont en slow motion accompagnés d’une musique hollywoodienne moyen-de-gamme, on ne vomit pas, au bout de quelques heures on retrouve nos amis respectifs et finalement on se perd. Le lendemain, tard, je la recroise :

Moi : « Hey H*****, I’ve finally found you ! »
Elle : « Hi. Who are you ? »

Ouaip, elle ne se souvenait absolument pas de moi. « VAZY GROSSE PUTE LA ! », pourrait-on exprimer instinctivement dans ce genre de situation. Mais fort heureusement je suis quelqu’un d’un peu poli la plupart du temps. Je lui rappelle les faits, notamment le sexe sauvage dans les backstages, ce dernier point la choquant légèrement (je la comprends). Rien ne lui revient. J’hésite à lui dire qu’on n’a pas mis de capote. Finalement elle s’en va.

Deux jours après la clôture du festival et de retour à Paris, je reçois un mail via FB : elle m’a retrouvé je ne sais comment et s’excuse platement, prétexte un niveau d’alcoolémie relatif au décès récent d’un proche (je ne pensais pas que la mort de quelqu’un pouvait générer des possibilités de relations sexuelles plus grandes. Un décès dans votre entourage récemment ?), toujours est-il que les détails de la soirée lui reviennent peu à peu, qu’elle regrette ne pas s’être souvenue et qu’elle ne pense qu’à ça depuis son retour. C’est malin.

Moi, pas chiant pour un sou, je lui réponds que je comprends mieux et l’excuse, lui souhaite une bonne vie et demande simplement une bière symbolique en réparation tout en sachant que je n’en verrai jamais la couleur (et puis de toute façon je connais la couleur de la bière hein, eh, bac +5 les enfants).

Sauf qu’elle me tient aux mots, et deux jours plus tard, j’enchaînais sur un coup de tête six trains différents et un bateau depuis Paris, soit plus de 40h de trajet, pour me retrouver à boire une bière –dégueulasse soit dit en passant– à la gare d’Helsinki, Finlande, avec elle.